dimanche 8 février 2009

Matérialiser le temps qui s'écoule au cours de la vie d'un homme en ayant recours à la Photographie


Cet artiste d'origine polonaise est né dans la Somme en 1931.Dès 1965, Opalka décide de peindre sur des toiles noires la suite des nombres de un à l'infini en noir.A partir de 1972 Opalka décide d'ajouter 1% de blanc sur chaque fond de nouvelle toile ce qui fait qu'au fur et à mesure les nombres se fondent dans le support. Quotidiennement il s'enregistre prononçant les nombres qu'il est en train de peindre. Puis Roman Opalka termine chaque séance par la réalisation de son autoportrait.Dans ses autoportraits Opalka se place devant le tableau qu'il vient de réaliser, dans une chemise blanche il fait face à l'objectif son regard fixant celui-ci. Le caractère des autoportraits est objectif.Le temps a le rôle central de ses autoportraits. Ce temps qui passe est alors perceptible, dans le blanchiment des cheveux, le creusement des rides du visage ou encore l'évolution du regard.Par ce dispositif sans cesse renouvelé à l'échelle d'une vie, Opalka propose une méditation sans précédent sur le temps, impliquant sa vie entière au service de son oeuvre. Ainsi, Roman Opalka consacre sa vie à compter le temps.Les autoportraits Opalka sont présentés comme des photos d'identités: il se place devant le tableau qu'il vient de réaliser, dans une chemise blanche et fait face à l'objectif son regard fixant celui-ci. Un regard qui semble défier le temps. En vérité, bien au-delà de l'appareil photo, et bien au-delà encore du spectateur, c'est la mort elle-même qu'Opalka sonde froidement du regard, dignement, avec la pleine conscience qu'elle finira bien par le rattraper.Ainsi, le temps a le rôle central de ses autoportraits. Ce temps qui passe est alors perceptible, dans le blanchiment des cheveux, le creusement des rides du visage ou encore l'évolution du regard stigmatisant les représailles du temps qui passe.Avec ses autoportraits, Roman Opalka nous met face à notre propre réalité: celle du temps qui d'écoule, et, en conséquence du caractère mortel de l'homme. C'est cette mort qi permet à Opalka de savourer chaque seconde de vie et nous incite à en faire autant: "Bien sûr, en tant qu'homme, je peux craindre la mort. Mais pour mon œuvre, la mort signifie son aboutissement. J'ai pensé la fin dès le début. Quand j'ai posé le chiffre « 1 », l'œuvre était déjà là, déjà finie. Je savais que seule la mort pouvait définir l'achèvement de mon œuvre. Le temps sans la mort n'existe pas. C'est une abstraction. Seule la conscience de la mort donne sa réalité au temps. La mort, cette conne, est devenue une collaboratrice, un instrument. J'ai fait un pacte avec elle. Elle m'a donné le sens de la vie, je lui ai donné la mienne."De plus, le spectateur se retrouve interpellé par ce regard, comme si son caractère de défi le renvoyait à sa propre condition d'être humain.

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